mercredi 18 mai 2016

Santiago (17/5)

La nuit au dormitorio du Seminario Menor a été perturbée par le  le moteur en surchauffe d'un B52 d'origine espagnole... presque pire que Paolo mais dans un registre plus grave... le voisin du lit d'à côté, un français, est allé donner un coup dans le pied du lit : 1/4 de seconde d'arrêt... alors on a ri un bon coup et j'ai mis mes boules Quiès...à peine efficaces.
Ce matin du coup je me suis dit qu'une chambre individuelle pour 3 € de plus ne serait pas du luxe d'autant plus que je dois me lever à 6h30 pour partir à la gare mercredi pour Madrid. Ok à l'accueil - très sympa - pour l'individuelle disponible dans laquelle je peux m'installer de suite.
La journée s'éveille en une brume frisquette qui laisse la place à un grand soleil. Je pars en fin de matinée pour assister à la messe des pèlerins à midi et avoir une place correcte.
Je passe tout d'abord saluer la statue de St Jacques, en file indienne on monte de petits escaliers qui mènent juste derrière le buste de Santiago. Quelle émotion : je repense à tous les espagnols rencontrés qui m'ont demandé de le faire pour eux, et aussi à tous mes proches et tous mes amis qui m'ont soutenue et encouragée.
Arrivée dans le transept je trouve une place au premier rang réservée aux pèlerins avec credencial. Super ! Et voilà que m'y rejoignent les deux Sud-africains rencontrés hier au bureau des pèlerins...
La messe est concélébrée par 5 prêtres et une religieuse à la voix divine dirige et anime les chants avec beaucoup d'humour : pas facile de faire chanter en espagnol une assemblée multilingue...
Le sermon nous exhorte à rapporter avec nous à travers le monde toute la joie que nous a procurée le chemin qui nous a transformés et marqués à jamais... très juste. Au moment de la communion il est précisé que ce ne sont que les catholiques qui peuvent la recevoir et que ceux qui la prennent dans la main doivent avoir les mains propres et communier devant le prêtre... mince alors, ils ont dû en voir de rudes !
Par contre pas de botafumeiro à la fin... ce mardi est férié en Galice : fête de la littérature et de la langue galicienne. Derrière la cathédrale un podium est installé et une grande manif colorée, joyeuse et pacifique plaide pour la conservation du gallego dans les écoles...
En zonant de droite et de gauche dans cette ville en fête, je retrouve Nestor l'argentin qui repart lui aussi demain matin. Je casse la croûte dans un petkt bar tranquille d'une part d'empanada à la morue et raisins secs... et je remonte à l'auberge pour souffler un peu et remplir quelques cartes postales.
Vers 17h je me dis qu'un dernier petit tour de centre ville serait trop bien... et hop me voilà repartie.
Arrivée sur la Prata da fraterias un orchestre installe son matériel et sur les marches qui ne vois-je pas ? Mes deux vieux amis catalans Encarnación et Antonio que je croyais déjà partis à Fisterra sans avoir pu les embrasser une dernière fois ! Quelle joie ! Du coup nous allons passer la soirée ensemble et voici Vincent, le tout jeune médecin belge qui a prolongé d'une journée aussi... il part travailler dans un hôpital au Surinam à la fin du mois.
Le concert est génial : musiques galiciennes orchestrale et traditionnelle alternées avec gaïtas et danseurs en costume tradionnel et chorale. Et tout le monde chante avec enthousiasme ! Encore un petit cadeau du jour...
Nous terminons la soirée avec Encarnación et Antonio dans un petit restau avec soupe de poissons et pulpo a la gallega...
Remontés au Seminario Menor cette fois nous nous faisons des adieux émus mais nous nous reverrons à Tours ou à Barcelonne... je les aime beaucoup...

mardi 17 mai 2016

O'Outeiro -Santiago (16/5)

Petite frayeur du matin : brouillard...
Nous avons passé une soirée géniale avec Pili, notre hospitalera, Alfonso, Ramón, Antonio, Nestor, Paola et Paolo... repas pris en commun à l'auberge arrosé de rouge galicien et couronné d'un petit chupito du coin... que de rires, de bonne humeur et de fraternité !
J'ai bien dormi ( malgré la trompette ronronnante de Paolo qui donne plutôt dans les aigus !). Mais quand j'ai levé la paupière ils s'étaient tous envolés et il ne faisait même pas jour. Il ne restait plus que Daniel le rouennais ! Moi j'aime pas marcher quand il fait nuit, na... alors j'ai attendu qu'il fasse jour !
Doux chemin serpentant dans la forêt de chênes, pins ou eucalyptus : quels parfums en marchant, le tout agrémenté de fleurs sauvages, d'un petit lapin qui détale, d 'une bergeronette qui me montre le chemin, des chants d'oiseau, d'un petit chevreuil qui bondit...le paradis...
L'arrivée à Santiago par ce côté est bien plus belle que par le Camino Frances. Mais alors il y a une petite côte mortelle pour passer le pont de chemin de fer : on se demande si avec le poids de la mochila on ne va pas repartir en arrière !
Et puis... merveille... on voit la ville et les clochers !
Je me suis dit : pas croyable, je suis presque arrivée !
Et je suis arrivée enfin pour de bon. J'ai passé le petit pont romain, retrouvé les  ruelles pittoresques qui montent et qui descendent avec un air de fête...
Première chose à faire : dénicher le seminario menor pour réserver sa place et déposer sa carapace... une bonne douche et hop prête à repartir. Les copains m'appellent pour les retrouver et déjeuner au Manolo, place Cervantes.
J'ai retrouvé Dorothea et Jens sur la place : grande joie !
Ensuite passage à l'accueil des pèlerins pour obtenir la Compostela... super ambiance dans la file d'attente (1h env.) avec deux grands Sud-africains, père et fils, des italiennes dont une se fait fêter son anniversaire...
Et félicitations de la dame anglaise qui m'accueille. 1006 km de Sevilla à Santiago. En réalité j'ai dû en faire 30 de moins mais bon, ça fait plaisir.
Puis le soir toute notre petite équipe a refait table commune autour d'un délicieux pulpo gallego et quelques bières en attendant Pili et nous faire nos adieux.
Nous sommes tous contents mais un peu tristes aussi que ça s'arrête et de nous quitter. Nous nous retrouverons chez l'un ou l'autre ou sur un autre chemin...

Silleda - O Outeiro (15/5)

Un peu inquiétant le brouillard humide du matin... mais déjà après la messe de Pentecôte à Silleda, le temps se levait un peu. Ensuite... SOLEIL ! 
Alors le paysage a pu offrir toute sa beauté avec de belles forêts de chênes, des prairies fleuries... dans les cours des maisons les camélias sont couverts de fleurs, les glycines étirent leurs lianes parfumées, les rhododendrons explosent de couleurs et tout cela bien sûr sur des camaïeux de verts éclatants.
Quelle merveille cette Galice ! Dommage de ne l'avoir quasiment pas vue de cette façon.
Ce matin à l'église le curé était génial : il faisait tout et 2 fois il a sorti sa guitare de derrière l'hôtel pour accompagner allègrement les chants.
Cet après-midi sur le chemin j'ai croisé une dame -dans mes âges- et nous avons papoté un bon quart d'heure... bien sympa...
Nous avons tout de suite accroché avec l'hospitalera de l'auberge Pili Suaba. Elle espère me revoir à Santiago s'il y a une nouvelle fois une rencontre des associations jacquaires et d'ici là nous garderons le contact.