Bon, mon cher blog... et surtout chers vous tous, je vous ai un peu lâchés... ne renseignant que FB. Je vais me rattraper !
J'ai quitté Santiago un peu tristounette tout de même que cette merveilleuse histoire se termine... mais j'en recommencerai une autre un de ces 4 !
Par contre j'étais très heureuse de prendre le train pour retrouver mes neveux à Madrid ! Et - trop cool - avec le train j'ai refait le camino en sens inverse jusqu'à Zamora ! Cela m'a permis d'entrevoir les merveilleux paysages que j'avais traversés dans les nuages et de me remémorer toutes ces belles étapes...
Madrid...Madrid... quelle belle ville ! Avec une douceur de vivre que l'on ne trouve pas à Paris... j'ai visité le Musée Sorolla, peintre valencien, installé dans une délicieuse maison rappelant ses origines, puis le jardin botanique très harmonieux et intéressant. Le lendemain en compagnie d'Hélène, nous avons flâné de la Plaza Mayor au Palacio Real, fait une agréable pause dans les jardins de Sabatini, un petit bonjour en passant à Cervantes, Don Quijote et Sancho Pança...
Le soir nous sommes allées voir "les 8 femmes" d'Ozon interprétée par une excellente troupe d'amateurs à l'Institut Français... la belle vie !
Puis hop un coup de bus et me revoici samedi dans cette belle ville de Soria que j'aime tant !
Comme j'y viens d'habitude l'été et que le printemps y a été comme partout bien arrosé, tout est vert ! et c'est très beau comme ça aussi.
Je suis très heureuse d'y retrouver mes très chers amis en pleine préparation des fêtes de la St Jean. Deux couples d'entre eux y seront "jurados" cette année. Et ce n'est pas une mince affaire. Chaque cuadrilla doit respecter des règles d'une tradition ancestrale. Pour avoir participé aux fêtes dans ma jeunesse je ne pensais pas que cette préparation était si prenante et régulée... cela m'a permis de retrouver aussi un ami perdu de vue depuis... 40 ans !
Ce matin je suis allée marcher (il ne faut surtout pas perdre le rythme) en compagnie de mon vieil ami Julio, entre 2 averses, sur les bords du Duero, jusqu'à San Saturio... que c'est beau...
Mardi soir je reprends le bus... retour au bercail après deux mois magiques...
Via de la Plata 2016
dimanche 22 mai 2016
De Santiago à Soria (18 au 22/5)
mercredi 18 mai 2016
Santiago (17/5)
La nuit au dormitorio du Seminario Menor a été perturbée par le le moteur en surchauffe d'un B52 d'origine espagnole... presque pire que Paolo mais dans un registre plus grave... le voisin du lit d'à côté, un français, est allé donner un coup dans le pied du lit : 1/4 de seconde d'arrêt... alors on a ri un bon coup et j'ai mis mes boules Quiès...à peine efficaces.
Ce matin du coup je me suis dit qu'une chambre individuelle pour 3 € de plus ne serait pas du luxe d'autant plus que je dois me lever à 6h30 pour partir à la gare mercredi pour Madrid. Ok à l'accueil - très sympa - pour l'individuelle disponible dans laquelle je peux m'installer de suite.
La journée s'éveille en une brume frisquette qui laisse la place à un grand soleil. Je pars en fin de matinée pour assister à la messe des pèlerins à midi et avoir une place correcte.
Je passe tout d'abord saluer la statue de St Jacques, en file indienne on monte de petits escaliers qui mènent juste derrière le buste de Santiago. Quelle émotion : je repense à tous les espagnols rencontrés qui m'ont demandé de le faire pour eux, et aussi à tous mes proches et tous mes amis qui m'ont soutenue et encouragée.
Arrivée dans le transept je trouve une place au premier rang réservée aux pèlerins avec credencial. Super ! Et voilà que m'y rejoignent les deux Sud-africains rencontrés hier au bureau des pèlerins...
La messe est concélébrée par 5 prêtres et une religieuse à la voix divine dirige et anime les chants avec beaucoup d'humour : pas facile de faire chanter en espagnol une assemblée multilingue...
Le sermon nous exhorte à rapporter avec nous à travers le monde toute la joie que nous a procurée le chemin qui nous a transformés et marqués à jamais... très juste. Au moment de la communion il est précisé que ce ne sont que les catholiques qui peuvent la recevoir et que ceux qui la prennent dans la main doivent avoir les mains propres et communier devant le prêtre... mince alors, ils ont dû en voir de rudes !
Par contre pas de botafumeiro à la fin... ce mardi est férié en Galice : fête de la littérature et de la langue galicienne. Derrière la cathédrale un podium est installé et une grande manif colorée, joyeuse et pacifique plaide pour la conservation du gallego dans les écoles...
En zonant de droite et de gauche dans cette ville en fête, je retrouve Nestor l'argentin qui repart lui aussi demain matin. Je casse la croûte dans un petkt bar tranquille d'une part d'empanada à la morue et raisins secs... et je remonte à l'auberge pour souffler un peu et remplir quelques cartes postales.
Vers 17h je me dis qu'un dernier petit tour de centre ville serait trop bien... et hop me voilà repartie.
Arrivée sur la Prata da fraterias un orchestre installe son matériel et sur les marches qui ne vois-je pas ? Mes deux vieux amis catalans Encarnación et Antonio que je croyais déjà partis à Fisterra sans avoir pu les embrasser une dernière fois ! Quelle joie ! Du coup nous allons passer la soirée ensemble et voici Vincent, le tout jeune médecin belge qui a prolongé d'une journée aussi... il part travailler dans un hôpital au Surinam à la fin du mois.
Le concert est génial : musiques galiciennes orchestrale et traditionnelle alternées avec gaïtas et danseurs en costume tradionnel et chorale. Et tout le monde chante avec enthousiasme ! Encore un petit cadeau du jour...
Nous terminons la soirée avec Encarnación et Antonio dans un petit restau avec soupe de poissons et pulpo a la gallega...
Remontés au Seminario Menor cette fois nous nous faisons des adieux émus mais nous nous reverrons à Tours ou à Barcelonne... je les aime beaucoup...
mardi 17 mai 2016
O'Outeiro -Santiago (16/5)
Petite frayeur du matin : brouillard...
Nous avons passé une soirée géniale avec Pili, notre hospitalera, Alfonso, Ramón, Antonio, Nestor, Paola et Paolo... repas pris en commun à l'auberge arrosé de rouge galicien et couronné d'un petit chupito du coin... que de rires, de bonne humeur et de fraternité !
J'ai bien dormi ( malgré la trompette ronronnante de Paolo qui donne plutôt dans les aigus !). Mais quand j'ai levé la paupière ils s'étaient tous envolés et il ne faisait même pas jour. Il ne restait plus que Daniel le rouennais ! Moi j'aime pas marcher quand il fait nuit, na... alors j'ai attendu qu'il fasse jour !
Doux chemin serpentant dans la forêt de chênes, pins ou eucalyptus : quels parfums en marchant, le tout agrémenté de fleurs sauvages, d'un petit lapin qui détale, d 'une bergeronette qui me montre le chemin, des chants d'oiseau, d'un petit chevreuil qui bondit...le paradis...
L'arrivée à Santiago par ce côté est bien plus belle que par le Camino Frances. Mais alors il y a une petite côte mortelle pour passer le pont de chemin de fer : on se demande si avec le poids de la mochila on ne va pas repartir en arrière !
Et puis... merveille... on voit la ville et les clochers !
Je me suis dit : pas croyable, je suis presque arrivée !
Et je suis arrivée enfin pour de bon. J'ai passé le petit pont romain, retrouvé les ruelles pittoresques qui montent et qui descendent avec un air de fête...
Première chose à faire : dénicher le seminario menor pour réserver sa place et déposer sa carapace... une bonne douche et hop prête à repartir. Les copains m'appellent pour les retrouver et déjeuner au Manolo, place Cervantes.
J'ai retrouvé Dorothea et Jens sur la place : grande joie !
Ensuite passage à l'accueil des pèlerins pour obtenir la Compostela... super ambiance dans la file d'attente (1h env.) avec deux grands Sud-africains, père et fils, des italiennes dont une se fait fêter son anniversaire...
Et félicitations de la dame anglaise qui m'accueille. 1006 km de Sevilla à Santiago. En réalité j'ai dû en faire 30 de moins mais bon, ça fait plaisir.
Puis le soir toute notre petite équipe a refait table commune autour d'un délicieux pulpo gallego et quelques bières en attendant Pili et nous faire nos adieux.
Nous sommes tous contents mais un peu tristes aussi que ça s'arrête et de nous quitter. Nous nous retrouverons chez l'un ou l'autre ou sur un autre chemin...
Silleda - O Outeiro (15/5)
Un peu inquiétant le brouillard humide du matin... mais déjà après la messe de Pentecôte à Silleda, le temps se levait un peu. Ensuite... SOLEIL !
Alors le paysage a pu offrir toute sa beauté avec de belles forêts de chênes, des prairies fleuries... dans les cours des maisons les camélias sont couverts de fleurs, les glycines étirent leurs lianes parfumées, les rhododendrons explosent de couleurs et tout cela bien sûr sur des camaïeux de verts éclatants.
Quelle merveille cette Galice ! Dommage de ne l'avoir quasiment pas vue de cette façon.
Ce matin à l'église le curé était génial : il faisait tout et 2 fois il a sorti sa guitare de derrière l'hôtel pour accompagner allègrement les chants.
Cet après-midi sur le chemin j'ai croisé une dame -dans mes âges- et nous avons papoté un bon quart d'heure... bien sympa...
Nous avons tout de suite accroché avec l'hospitalera de l'auberge Pili Suaba. Elle espère me revoir à Santiago s'il y a une nouvelle fois une rencontre des associations jacquaires et d'ici là nous garderons le contact.
samedi 14 mai 2016
Castro-Doñon - Silleda (14/5)
Grosse étape (du moins pour moi !) de 27.8 km aujourd'hui. Au réveil, en voyant le brouillard de novembre à l'extérieur qui était en fait un bon crachin bien mouillé, après avoir été fiévreuse toute la nuit et bien toussante, j'avais envie de prendre un bus ou un taxi pour réduire les kilomètres. Finalement en discutant avec les copains au petit déjeuner, le moral m'est revenu et je me suis dit que je pouvais démarrer et que je verrais ensuite. J'ai bien résisté à la tentation aussi quand à un carrefour un taxi s'est arrêté et a discuté 2mn avec moi sur la distance qui restait.
Et finalement je suis arrivée au bout.
Encore une fois le chemin est très joli mais complètement gâté par le temps. Moins de gadoue et de ruisseaux qu'hier, juste un peu sur la fin.
J'ai retrouvé à 4 km de l'arrivée les copains italiens de Modene : Paolo et Paola, un couple charmant, qui visitaient une petite chapelle qui m'avait tentée aussi.
Hier soir j'ai eu aussi le plaisir de voir arriver Encarnación et Antonio, copains pèlerins avec lesquels j'étais en contact Whatshap et que j'avais rencontrés en même temps que Dieta à Casar de Cáceres. Nous terminerons ensemble à Santiago...
Qu'il est beau ce chemin...
vendredi 13 mai 2016
Cea- Castro Doñon (13/5)
Quel bonheur de retrouver mes chers amis Cecilia et Andrès ! Nous nous étions vus la dernière fois à Genève - il y a au moins 2 ans - quand ils y vivaient encore.
Ce matin ils m'ont remise sur le chemin, à Oseira plus présiment, une des deux variantes (la plus longue) de l'étape. J'avais très envie de voir ce magnifique monastère cistercien. J'ai attendu la visite guidée de 10 h en discutant avec l'hospitalero de l'auberge : Luc, un belge retraité, qui vient ici tous les ans donner de son temps et faire - je crois - une retraite spirituelle. Un homme vraiment charmant.
La visite du monastère est très intéressante et les lieux sont splendides. J'ai cru m'y congeler... je l'ai faite avec 3 pèlerins espagnols, un cycliste et deux autres que j'ai retrouvés à l'auberge en arrivant.
Après il a bien fallu repartir... sous la pluie évidemment. Et les 12 km ont été une galère... tout d'abord des montées et descentes sur des roches-savonettes (vive les bâtons !) et ensuite une savante succession de ruisseaux, piscines et pataugeoires à gadoue...
Quel dommage : ce chemin doit être divin en été ! Il est bordé de murets moussus, de genêts blancs et jaunes, de grandes bruyères étincelantes de goutelettes argentées, de jacynthes sauvages, des prairies paisibles... j'ai vu un tout petit veau d'un jour mais il pleuvait tellement que je n'ai pas sorti l'appareil...
En route, à 13h, dans un minuscule village, j'ai fait une pause réchauffage/casse-croûte avec un délicieuse tortilla francesa au chorizo...
L'arrivée à l'auberge bien chauffée n'était pas du luxe encore une fois !
mercredi 11 mai 2016
Ourense - Cea -Freas (11-12/5)
Départ 7h45 après mon sacro-saint petit déj sans lequel la cucaracha no puede caminar... Incroyable : il fait beau !
Dès le départ pour quitter Ourense le chemin grimpe sec... jusqu'à A Costa... de la chapelle tout en haut de la côte la vue sur la ville est magnifique, avec quelques bancs de nuages qui traînent encore en fond de vallée.
Ensuite le chemin est très agréable : belle forêt un peu magique elle aussi dont je partage l'admiration avec Mariaan et Peit les copains hollandais...
Après 3 h de marche petit arrêt bien venu ensemble dans un joli bar à Tamallos pour un café et un nocadillo de chorizo...
La fin du chemin jusqu'à Cea - malgré le joli passage boisé, le petit pont, les vieilles pierres - est plutôt difficile... ce n'est plus que le lit d'un ruisseau et au mieux la gadoue, la gadoue...
L'arrivée à Cea est bien agréable avec le célèbre pain cuit au bois du village et les vieilles maisons restaurées.
A l'auberge typique du pays je retrouve Juan et Encarna qui sont déjà arrivés...
Tout comme moi ils trouvent que l'étape a été difficile : 22 km bien raides...
Après une bonne douche, quelques instants plus tard, arrivent Cecilia et Andres, mes amis galiciens qui viennent me récupérer... adieux émus avec mes compagnons de route... nous nous verrons peut-être à Santiago.. mais pour sûr le 15/5/2017 à Tours !